La gyroroue, en Italie pour les non italiens
guide pratique pour le monowheelers en visite en Italie
© Francisco Goya, El tres de mayo de 1808 en Madrid, 1814, Museo del Prado Madrid.
Non, les étrangers en monoroue en Italie ne risquent pas l’exécution par arme à feu!
Ici la version italienne de cet article.
Il y a à peu près deux ans j’ai publié un article qui qui parlait des normes réglant l’usage de la gyroroue en Italie. L’article à caractère partiellement technique s’adressait aux usagers italiens.
Cependant dernièrement des étrangers, qui ne connaissent pas la loi italienne, m’ont posé des questions à ce sujet; j’ai cru alors qu’il peut être utile de proposer des éclaircissements dans les lignes qui vont suivre, conçues à leur intention.
Par ailleurs, je peux toujours donner des conseils plus détaillés à ceux qui souhaiteraient organiser un voyage en gyroroue en Italie; ou bien je peux les aider, le cas échéant, à éviter les difficultés les plus ennuyeuses.
La gyrouroue est autorisée de manière implicite à circuler, à défaut d’une autorisation plus directe. C’est mon avis, mais une telle interprétation inspire l’action de la plupart des agents de police et est par ailleurs proposée par les manuels à l’usage des agents et publiés par EGAF.
À ce jour (avril 2024), il ne faut pas d’assurance, ni de casque; cependant il faut s’astreindre à respecter toute limitation de vitesse prescrite ou signalée, tandis que, à la rigueur, on n’est pas autorisé à rouler sur les pistes cyclables.
Seule obligation: être muni de la certification CE valide.
Les amendes qu’on risque d’encourir
Jusqu’en novembre 2021 la gyroroue pouvait circuler seulement dans les villes où était en en cours une expérimentation (j’ai écrit un article à ce sujet adressé à des experts, en italien, qu’on peut lire ici).
Dans ce cadre, on pouvait rouler seulement dans les zones piétonnes sans dépasser les 6 km/h. Depuis novembre 2021, cependant, ces limitations ont été abolies par la loi (Legge 156/2021. Lien au site du Gouvernement italien) qui a aussi supprimé toutes les sanctions infligées aux gyroroues.
Cependant, il se peut que des agents trop empressé aient l’idée d’imposer deux sortes d’amende.
Moyen de transport atypique
L’amende serait infligée en raison de l’article 59 du Code de la Route; mais une telle sanction appliquerait la loi de manière erronée car la gyroroue, étant définie par un décret ministériel, est un moyen de transport atypique « recensé ».
Accélérateur de marche
Selon une deuxième interprétation fantaisiste, la gyroroue serait un accélérateur de marche et, conformément à l’article 190 du Code de la route, serait donc passible d’une amende de 26 à 120 €.
Il faut alors savoir, le cas échéant, qu’une telle amende ne peut pas être infligée parce que dès 2015 une circulaire du Ministère des Infrastructures a affirmé expressément que la gyroroue n’est pas un accélérateur de marche.
En effet, un accélérateur de marche est une machine qui accroît la capacité de vitesse humaine, tel le skateboard ou les patins à roulettes. La gyroroue, par contre, produit sa propre vitesse grâce à un moteur électrique.
Qui est autorisé à vous stopper
En Italie, la circulation routière est surveillée par au moins (mais pas seulement) trois corps de police.
La police nationale (voir le lien à l’entrée Wiki en anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Polizia_di_Stato)
Les Gendarmes (Carabienieri) (voir le lien à l’entrée Wiki en anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Carabinieri )
La police municipale (voir le lien à l’entrée Wiki en anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Municipal_police_(Italy))
Les deux premiers traitent les crimes ou les infractions d’une certaine gravité et seulement de manière accessoire la circulation routière.
La police municipale, par contre, est chargée de la circulation routière et d’autres activités liées à leur municipalité. Par conséquent, on risque surtout d’être stoppé par les « Vigili », c’est-à-dire la police municipale.
Commen éviter un contrôle
Afin d’éviter tout problème, il vaut mieux être prudent : ne pas rouler trop vite et, en se conformant à la capacité d’un vélo, ne pas dépasser les 50km/h. Même si la gyroroue peut aller plus vite, roulez doucement et profitez du paysage.
Portez un casque à vélo. Tout en vous protégeant, il donne une idée de prudence / témoigne une attitude responsable.
N’allez pas zigzaguant et n’entravez pas la circulation; arrêtez-vous aux feux-rouges même si les cyclistes ne le font pas toujours. En Italie, les vélos ne respectent pas toutes les prescriptions, mais ils circulent sur nos routes depuis plus d’un siècle et donc tout le monde en a l’habitude, ce qui n’est pas notre cas.
Quoi faire lors d’un arrêt (de police)
Signalez que vous êtes un étranger et conduisez-vous avec bonhomie.
Face à une éventuelle contestation, cherchez à comprendre de quoi il s’agit et proposez votre avi sur l’argument. Il peut être utile, à ce propos, avoir sous la main l’adresse le renvoi à cet article et à celui-ci de Wheel Sport en italien.
Si les policiers s’apprêtent à vous imposer une amende et à rédige un procès-verbal, demandez qu’on y insère vos considérations (c’est un droit qu’on ne peut pas vous nier) en précisant pourquoi pourquoi vous niez le bien fondé de la sanction.
Sur quelle routes on peut rouler
Je propose ci-de suite une liste des routes qui peuvent être empruntées et de celles qu’il convient d’éviter
Zones piétonnes
Théoriquement, la zone piétonne est le parcours le plus propre à la gyroroue; mais il faut se rappeler de rouler aussi doucement que possible, le maximum étant de 6km/hm, tandis que s’il y a trop de monde vous devez vous astreindre à porter votre g.r. en mode trolley.
Pistes cyclo-piétonnières
Il s’agit des pistes cyclables qui peuvent être empruntées aussi par les piétons. Les g.r., en principe, ne peuvent les parcourir que du côté destiné aux piétons et à une vitesse maximale de 6km/h; en effet, si on a assez de prudence on peut rouler aussi du côté destiné aux vélos.
Pistes cyclables
Théoriquement, les pistes cyclables sont réservées aux vélos et ne peuvent pas être empruntées par les g.r; cependant, je n’ai pas entendu jusqu’à présent, qu’on ait contesté à quelqu’un son emploi de la g.r. sur une piste cyclable parce qu’il s’agit d’un parcours défendu aux g.r.
Soyez néanmoins prudent et soyez attentif à respecter la priorité des vélos qui sont, les maîtres du lieu.
Rues
En ville, la limitation de la vitesse est de 50km/h, sauf la différente prescription d’une pancarte. Vous pouvez donc y circuler en g.r.. Quant à moi, j’ai circulé dans les villes d’au moins/presque la moitié des provinces italiennes sans jamais encourir aucun problème / sans aucun désagrément.
Routes communales
Il s’agit [de petites] des routes qui joignent deux communes et qui sont à la charge de l’une des deux; le plus souvent, il s’agit en réalité de rues et donc on peut les emprunter en g.r. sans problème.
Routes provinciale (ou départementales)
L’Italie est un grand réseau de nombreuses routes provinciales dont certaines étaient auparavant des routes nationales. Il s’agit le plus souvent de routes à deux voies de circulation et une étroite bande d’arrêt (ou sans aucune marge). En choisissant le bon moment, la circulation n’y est pas trop intense et l’on passe souvent par des endroits très agréables.
Routes régionales
À tous égards, on peut les assimiler au provinciales.
Routes nationales
Ce sont des routes d’intérêt national, le plus souvent très fréquentées et dont certaines sont de grande étendue et à deux voies par direction (p.e. la SS1Aurelia) qu’il n’est donc pas question d’emprunter; cependant, il y en a qui sont de moindre importance dont un grand nombre de cols alpins (p.e. la SS38 Stelvio) qui sont d’habitude parcourues à vélo/byciclette.
Sur quelles routes il ne faut pas circuler
Bien évidemment, il est à exclure (surtout pour sa propre sécurité) de circuler sur une autoroute et d’autres routes semblables réservées à certains types de véhicules.
En Italie, elles sont signalées par des pancartes vertes, même si elles ne prévoient pas toujours de péage. Il en est ainsi des périphériques autour de grandes villes.
Last but not least… Les prises électriques
Le prises électriques les plus utilisées en Italie sont du type C ou L (voyez l’entrée à ce sujet sur Wiki). Si votre chargeur a une prise Shuko, veillez à amener votre propre adaptateur, de Shuko au type C. Vous aurez la possibilité de recharger un peu partout, mais il vaut mieux en demander la permission car l’augmentation du prix de l’électricité ces dernières années a amené certains propriétaires ou gérants de lieux publics à être moins généreux.
Le plus souvent, il convient de proposer de payer la recharge (moins d’un euro par charge), ils devraient alors y consentir plus aisément, pourvu que vous n’employiez pas de chargeur demandant plus de 5A. Car vous risquez alors de surcharger le système, ce qui inquiéterait à bon droit le gérant.